1. |
Tu trembleras encore
03:21
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Ta robe tombait sur toi
Comme une fleur au vent
Toi tu bougeais sans y penser
Comme font les jolies filles
Qui ne savent pas vraiment
Mesurer toute leur beauté
Tu voulais aimer de fièvre
Tu voulais donner
Ton ventre et partager ton sang
Pour que l’aube se souvienne
De t’illuminer
Te chauffer toujours en dedans
Pour que les jours te grisent
et les nuits te rendent
Plus vive que la lune qui se fait ronde
Tu en trembles et tu en trembleras encore
Maintenant que plus rien ne dort
Il a bu l’eau de tes lèvres
Le sel de tes yeux
Déposé ses mains sur ton front
Il t’a écrit des poèmes
Tu l’as pris au creux
De tes joyaux cachés
Tes offrandes
Tu as gardé vos promesses
Elles sont restées scellées
Comme l’eau durcit le ciment
Mais l’ivresse de l’amour
Arrive à s’épuiser
Comme la rosée
Se sèche au vent
Puisque les jours se suivent
et les nuits se fondent
En rêves qui se figent d’une lune sombre
Tu en trembles et tu en trembleras encore
Maintenant que plus rien ne dort
Tu en trembles et tu en trembleras encore
Maintenant que son amour est mort
Ta jeunesse est repartie
Sans que tu n’aies le temps
De comprendre et te retourner
Comme l’arbre qui attend
Les feuilles d’un printemps
Mais toi tu resteras dépouillée
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2. |
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J’avais bien gardé la clé
Mais j’ai cogné d’une main anonyme
Ça faisait quelques années déjà
Que je fuyais nos abîmes
J’ai vu derrière les rideaux
Le salon loin du chaos
Qui nous avait emportés
Malgré toutes les photos
Déchirées
Et les morceaux
Je nous ai souvent regrettés
Je voulais rien que parler
Mais tout en moi est resté immobile
Comme un oiseau qui a peur
Comme un enfant fragile
J’ai retrouvé les remords
De mes défaites et mes torts
Me suis sentie chavirer
Quand on garde trop le fort
La charge affaiblit le corps
Et mes genoux aussi ont flanché
Demande-moi si je veux rentrer
Demande-moi je te promets j’ai changé
Je sais que tu le vois
Mes larmes ne vont pas tarder
Je te laisserai même me consoler
Y’avait tes rides et ton front
Qui me donnaient la mesure
Des fous rires et des frissons
Qui recouvraient la rupture
Avec le bois de ton corps
Tu t’es chauffé aux efforts
Tu as continué à changer
Et moi dans un mirador
Je regardais le décor
Avec un fusil bien chargé
Demande-moi si je veux rentrer
Demande-moi
Je te promets j’ai changé
Je sais que tu le vois
Mes larmes ne vont pas tarder
Je te laisserai même me consoler
Regarde-moi
Je suis si fatiguée
Et pardonne-moi
Je suis venue me livrer
Je sais que tu le vois
Mes armes vont tomber
Et je te laisserai même me consoler
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3. |
Laura
02:35
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Laura dit
Emmène-moi avec toi
Je ne suis pas fragile
J’ai de la corne sur le coeur
Ça nous sera utile
Si tu sens
Le poids du monde sur toi
Que ta jeunesse s’éclipse
Que les ravages
Te rendent las
J’en prendrai pour toi
Et on se réveillera seuls avec les oiseaux
Ceux qui chantent bas quand
se lève l’aube
On pourra vieillir sans que
ça ne soit triste
Être de ces gens qui résistent
Elle a ôté
La flèche de son bras
Là où était la cible
Le sang a fait
Des sillons délicats
Puis il était libre
De lui répondre de sa voix
Apaisante et solide
Que la place ne manquerait pas
Qu’il serait possible
De se regarder dans le reflet de l’autre
De briller sans bijoux et de n’être
jamais pauvre
D’oublier tout ce qu’ils avaient perdu
Tous les mensonges qu’ils avaient
déjà crus
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4. |
Nos bras lâches
04:09
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On a tant couru
Déjouant les vents
Les genoux sales
Les fronts bouillants
Tu criais fort
Contre les grands
Je riais
On avait le temps
Mes noeuds
Ont fini par casser
Nos langues
Se sont enfargées
Tu m’as déçue
On s’est gavés
De chances
Qui nous ont gâchés
Et nos bras lâches
Nos yeux cernés
Se sont vus regretter
Ce qu’ils ont délaissé
Pour des ciels noirs
Des voeux bâclés
Qu’on doit se pardonner
Pour ne plus s’y brûler
Tu m’avais prévenue
Pourtant
Que s’éviter
Blesserait autant
Loin des orages
Et insouciants
On redeviendra
Des enfants
Et nos bras lâches
Nos yeux cernés
Se sont vus regretter
Ce qu’ils ont délaissé
Pour des ciels noirs
Des voeux bâclés
Qu’on doit se pardonner
Pour ne plus s’y brûler
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5. |
Tu ne mourras pas
03:19
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Dans le sable tu t’étales
Jusqu’au creux des coquillages
Sous les replis de chaque nuage
Dans les traits de nos visages
Dans les braises des volcans qui s’affalent
Et les neiges de l’hiver qui s’acharne
Je saurai
Te trouver
Tu vivras avec moi
Encore mille autres années
Tu ne mourras pas
Et mes rêves
Deviendront notre escale
Une trêve
Aux vides des départs
Je saurai
Me rappeler
La douceur de ta voix
Qui me dit que pleurer
M’apaisera
Dans le calme de la brunante
Jusqu’aux champs de trèfle blanc
Même sur le dos des roches immenses
Où cogne l’écho de la pluie qui tombe
Dans les eaux qui portent nos voyages
Et l’ivresse d’atteindre les rivages
Je saurai
Te trouver
Tu vivras avec moi
Encore mille autres années
Tu ne mourras pas
Dans mon sang
Et ma joie
Tu resteras
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6. |
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Tes cheveux ondulaient comme
des rivières
La lumière découpait nos ombres
par terre
Ton couteau de poche
Dans nos mains qui se serraient
Et quelques gouttes de sang
Nos corps encore neufs savaient
pourtant comment
Donner le vertige à celui qui le prend
Je mentais un peu
Pour calmer les aimants
Qui m’attiraient sous tes dents
On se criait des mots en écho
Et on jouait à se trouer la peau
On se croyait plus forts que les éléments
Dans la forêt de sapins où on s’aimait
Le sol était doré d’épines qu’écrasait
Le poids de tous ces horizons
Qu’on avait
Juste pas vu encore
Puis il s’est fait tard et on devait rentrer
Mais c’était beaucoup trop tôt
pour se jurer
Sous la lune rose des odeurs de l’été
Qu’on ne changerait jamais
On se criait des mots en écho
Et on jouait à se trouer la peau
On se croyait plus forts que les éléments
Tes cheveux ondulaient comme
des rivières
La lumière découpait nos ombres
par terre
Ton couteau de poche
Dans nos mains qui se serraient
Et quelques gouttes de sang
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7. |
Fille canon
02:38
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Si en vérité
Je dis tout bas
Que le passé
Ne me gêne pas
Si dans ma tête
Je tourne en rond
Si je te prête
Des intentions
C’est que parfois
Oui je l’avoue
J’ai peur qu’il s’enfonce
Le clou
Profondément
Que ça me blesse
Que la pointe vive
Me transperce
Et je sens doucement
Le feu sur la mèche
Qui descend
Me voilà lancée
Fille canon
Coeur dénudé
Et sans t’offenser
Je ne sais pas
Si je devrais
Te dire tout ça
Car le vertige
Qui me prend
Fait de mes mots
Des couteaux tranchants
On a beau dire
Que d’attacher
La bête
Éloigne le danger
Mais dans mon cas
Précisément
Voilà qu’explosent
Les châtiments
Et j’entends doucement
La détonation qui nous prend
Entre nos vies froissées
Se creusent de petits fossés
Et je sens doucement
Le feu sur la mèche
Qui descend
Me voilà lancée
Fille canon
Coeur dénudé
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8. |
Femme flamme
03:24
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L’oubli qui s’installe dans ta vie
Cerne la finale que tu fuis
Pourtant tu as nourri des héros
Mais ton nom s’est estompé dans
leur peau
Eux qui étaient ton seul voyage
Femme lune femme flamme
Tu peux t’endormir grande sage
Sur un lit de pierre ou un lit de sable
Je garderai sur moi tes secrets
Je polirai mes regrets
Ceux des jours où j’ai laissé tomber
Sans me battre sans t’aider
La guerre tu l’as perdue si souvent
Tu as donné ton rire aux enfants
Depuis ils sont passés les étés
Les arbres ont continué à changer
Et les chevaux te regardent
Femme lune femme flamme
Ils sont prêts pour le voyage
Vers les champs de brumes ou
les champs d’étoiles
Avant dans les fêtes et tout le temps
Tu dansais comme les géants
Je sais c’est toi qui me l’as appris
Et je l’apprendrai aussi
Eux qui étaient ton seul voyage
Femme lune femme flamme
Tu peux t’endormir grande sage
Sur un lit de pierre ou un lit de sable
Tu peux t’endormir grande sage
Sur un lit de pierre ou un lit de sable
Je garderai sur moi tes secrets
Je polirai mes regrets
Ceux des jours où j’ai laissé tomber
Sans me battre sans t’aider
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9. |
Juste un peu de temps
03:56
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Oh ! Donne-moi encore
Avant la fin
De tes aurores
Et que les grandes
Ivresses d’or
Vives demeurent
Dans tes veines
Oh ! Donne-moi
Juste un peu de temps
Que je te dise encore je t’aime
Oh ! Parle-moi
De ces nefs étranges
Qui abriteront notre peine
Notre peine
Notre peine
Borde-moi encore
De ta candeur
Elle me console
Et que l’immense
Épave d’or
De tes beautés
Flotte encore
Raconte-moi
Ta force si grande
Quand tu construisais
Des centaines
De vaisseaux
Et les murs
De cette maison
Qui a vu changer tant de ciels
Tant de ciels
Tant de ciels
Oh ! Donne-moi
Juste un peu de temps
Que je te dise encore je t’aime
Oh ! Parle-moi
De ces nefs étranges
Qui abriteront notre peine
Oh ! donne-moi
Juste un peu de temps
Que je te dise encore je t’aime
Encore je t’aime
Encore je t’aime
Encore je t’aime
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10. |
Les gelées de novembre
02:56
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Quand vous lâcherez ma main
Pour aller jusqu’au bord
De la rivière de vos chimères
Sans chercher de renfort
Je déposerai mes lèvres
Sur le bord de vos paupières
Sans vous le dire
Secrètement
Pour estomper le temps
Mais avant je m’enivre
De vos fleurs
À me dire
Que le temps nous efface
Bien moins quand on l’embrasse
Quand vos ciels seront si grands
Que vous ne m’y verrez plus
Que je retrouverai souvent
La solitude ici
Quand danseront les sirènes
Dans les vagues de vos lits
Je me rappellerai
Ces poèmes
Que vous m’avez écrits
Mais avant je m’enivre
De vos fleurs
À me dire
Que le temps nous efface
Bien moins quand on l’embrasse
Ce soir je calme vos guerres
Et la vie reste grande
Le vent nous chante
Comme un frère
Les gelées de novembre
Je verse un peu de mes braises
Loin des glaces qui nous lient
Repoussant la vive blessure
De votre vide ici
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11. |
Tant de ciels
00:38
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Maude Audet Montreal, Québec
Autrice-compositrice-interprète à la voix douce, légèrement égratignée et aux textes pertinents, Maude Audet crée sa musique comme elle rêve de grandiose au quotidien.
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